Histoire

L’Escalette est une petite calanque située sur le littoral sud de Marseille. Elle abrite un port de 16 places géré par le Club nautique de l’Escalette, accessible uniquement par un petit escalier réservé aux membres. Le port accueille principalement des petits bateaux, notamment des barquettes, les bateaux traditionnels marseillais.

La calanque de l’Escalette a connu un passé industriel important au XIXe siècle. Elle a été aménagée en port avec d’imposantes murailles pour servir l’usine de plomb se trouvant à quelques mètres. Cette usine était l’un des plus impressionnants restes de l’industrie du XIXe siècle à Marseille. Le minerais arrivait par péniche dans le port pour être ensuite traité. La raffinerie a été active de 1851 à 1925. Aujourd’hui, l’usine accueille un Parc de Sculpture et d’Architecture légère, la Friche de l’Escalette.

L’histoire de la calanque de l’Escalette est étroitement liée au développement industriel du littoral sud de Marseille au XIXe siècle. L’implantation d’usines polluantes sur le littoral avait alors plusieurs avantages, notamment une facilité d’accès à la mer pour l’import et l’export des marchandises, ainsi qu’un éloignement du centre-ville densément peuplé.

En 1851, une usine de traitement du plomb a été créée au fond de la calanque par M. Meynier. Construite en pierres de taille et en briques, elle était entourée d’habitations destinées aux ouvriers. Les cargaisons de minerais étaient transférées depuis le petit port jusqu’à l’usine située plus haut. Le plomb produit était expédié par la mer ou par la route et servait à la fabrication de canalisations, ou entre dans la composition de verreries et peintures sous forme d’oxyde de plomb. Au début du XXe siècle, le site a été modernisé et agrandi. Près de 200 ouvriers y travaillaient et jusqu’à 60 mille tonnes de minerais de plomb y étaient traitées chaque année. La banque Rodrigues & Cie, alors propriétaire de l’usine, a fait faillite en 1911 et c’est la Société minière métallurgique Penarroya qui a pris la tête de l’établissement. Confrontée à la chute du cours du plomb et à des difficultés d’approvisionnement en minerai, l’usine a fermé définitivement ses portes en 1924.

Les hauteurs de la calanque ont été équipées d’une batterie militaire française autour de 1860. Armée de deux canons de semonce, elle comprenait un fortin agrandi en 1885. Cette batterie n’a pourtant jamais servi, étant inadaptée dès la fin de sa construction aux nouveautés technologiques de l’époque. Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands ont travaillé au Südwall, ou mur de la Méditerranée. Ils ont creusé des tranchées et construit des bunkers. Une casemate a été recouverte dans les années 60-70 sous des remblais provenant des travaux du métro marseillais.

Aujourd’hui, les vestiges de l’ancienne usine sont un lieu privé où sont présentées des expositions sur l’architecture et la sculpture. Les anciennes installations militaires, non sécurisées, ne sont pas ouvertes à la visite. Le petit port de l’Escalette abrite désormais des barques traditionnelles de pêche marseillaises, les fameux pointus.